La méditation vise à faire l'expérience de la vacuité, tout en lâchant l’idée d’avoir des résultats et accepter de pas toujours y parvenir. En effet, les objectifs et le forcing quand il s’agit de méditation peuvent s’avérer contre-productifs, nous cherchons justement à ne rien faire, lâcher prise, simplement être présent à soi. Certains jours, il faut accepter la dualité en nous et garder le cap. Mais, il y a aussi des moments de grâce qui vont me porter, forger ma détermination et nourrir mon aspiration à me joindre à un espace en moi, qui respire la tranquillité, une joie lumineuse, amoureuse.
J’utilise différentes formes de méditation, dont les méditations en mouvement ou dynamiques qui ont été introduites par Osho. J’ai été initié à ces méditations par Denis Oberlé et en Inde au centre d’Osho. Les pratiques méditatives en mouvement peuvent nous aider, car elles me permettent de plus facilement lâcher le mental. Pour celles et ceux qui s’y intéressent, nous savons bien que notre civilisation a beaucoup axé l’éducation sur l’apprentissage de connaissances. Ainsi j’occupe ma conscience à emmagasiner beaucoup de données, ce qui a pour conséquence d’accaparée le mental et de fonctionner à partir du mental. Dans notre jargon nous disons aussi que nous sommes identifiés à notre mental. Ce sont des idées que nous cherchons à clarifier durant les séances. Qui suis-je ? Le mental ou quelque chose de plus subtil en nous.
Grâce aux pratiques en mouvement, mon attention est portée sur mon corps, mes sensations, mes émotions, je les laisse s'exprimer et suis simplement observateur de ce processus. Le mental peut enfin se reposer, c’est en lui que je tourne en boucle, rumination, peur de l’inconnu, mémoire, idées que nous avons de nous-même…etc. Ainsi, reconnaître que nous sommes totalement absorbés par l’activité mentale sans nous en rendre compte est une étape importante.
La présence au mouvement est une façon de surfer sur le temps ou de chevaucher le temps, cela fonctionne comme une porte sur l’espace de la conscience. Tous mouvements, pensés, émotions sont projetés sur l’écran de ma conscience, les choses y apparaissent puis disparaissent. Il y a une permanence de la conscience alors que le monde phénoménal est impermanent. C’est ce que nous vérifions dans l’expérience. Quand, j’écoute mon intériorité, je peux ressentir une dimension plus vaste. Et peut-être, pourrais-je constater à ce moment-là, qu'il n'y a pas de différence entre l'espace intérieur ou l'espace extérieur.
Par exemple, pour écouter notre intériorité, je fermes les yeux, porte notre attention sur ma respiration et peut-être sans avoir d'attente, la possibilité de faire l'expérience de la vacuité m'est offerte. Lorsque je fais cela un certain temps et que je rouvre les yeux, je ressens qu’il y a une forme de continuité, un état de permanence, quelque chose est identique, les yeux fermés comme les yeux ouverts. Cette écoute subtile est une façon de trouver le chemin vers soi.
L'observation du mouvement de la respiration tiens une place importante dans les pratiques méditatives, c’est une belle porte, privilégiée depuis longtemps par les maîtres et les méditant-e-s. Par ailleurs, elle a des biens faits sur la santé, car elle s'amplifie avec la pratique, oxygénant ainsi mieux le corps, pourquoi s'en priver !
Voilà, de petites incursions dans cet univers, mais dont le concept central est simple, nous cherchons à faire l’expérience de la « conscience pure », ce qu’on appelle aussi la vastitude (Eckart Tolle) ou le divin. Nous ne sommes pas : l’idée que nous avons de nous-même, nous ne sommes pas nos pensées, nous ne sommes pas nos souffrances, nos joies, nos sensations car toutes ces manifestations sont projetées sur l’écran de ma conscience. Je suis donc l’entité qui accueille toutes les manifestions. Le silence en moi est permanence, il accompagne chacun de mes pas, chaque respiration, depuis la naissance à la mort, en suis-je conscient ? Alors que le corps est perpétuellement en mouvement, se transforme et transforme, un espace de paix, d'Amour et de tranquillité existe en moi, c’est celui-ci que la méditation invite à découvrir.